Franck Le Gall

Il soigne les Bleus

Aux côtés de Deschamps, Mbappé et autre Pavard, Franck Le Gall est devenu champion du Monde de football le 15 juillet 2018. Ni attaquant, ni défenseur, le médecin veille depuis 2012 sur la santé des Bleus.

La médecine et le football sont pour Franck Le Gall deux passions de longue date. Né à Angers, il connaît ses premières émotions avec le club de la ville, le SCO, qu’il suit sous l’impulsion de son père.

Après un bac C (équivalent du S actuel), le Ligérien commence des études de médecine à l’Université d’Angers. Il se souvient de ses tout premiers cours, notamment ceux d’anatomie et de dissection, « la meilleure façon d’entrer dans le vif du sujet ».

Après avoir conclu son deuxième cycle à l'UA, il est reçu à l’internat en 1990 et démarre une spécialité de Médecine physique et réadaptation à Rennes. Il complète sa formation par une capacité en biologie et médecine du sport et un DU en traumatologie du sport.

Son profil attire rapidement l’attention de la FFF, la Fédération française de football. Il rejoint Clairefontaine, siège historique de l'équipe de France, dès la fin de son cursus universitaire. De 1993 à 2008, il prend en charge les jeunes footballeurs de l’Institut national du football, les jeunes footballeurs des sélections nationales (U15 à U21), le pôle féminin espoirs et crée un centre de rééducation pour les sportifs amateurs de la région. De 2006 à 2008, il est médecin de l’équipe de France Espoirs.

En 2008, Franck Le Gall répond à l’appel d’une équipe professionnelle de Ligue 1. « Rudi Garcia [alors entraîneur de Lille] m’a fait confiance. Notre bonne relation l’a conduit à vouloir continuer l’aventure avec moi à l’OM ».

Prévenir, anticiper et gérer les blessures

Depuis 2012, Franck Le Gall partage son temps entre les joueurs de Lille, puis de Marseille et ceux de l’équipe de France. Son rôle : prévenir, anticiper et gérer les blessures. Si l’entraîneur et le sélectionneur conservent la décision finale, le médecin a la lourde responsabilité, après échanges avec le joueur blessé, de leur indiquer les soins nécessaires, la durée envisagée de sa convalescence, voire de le déclarer inapte à participer à une grande compétition. Ce fut récemment le cas de Raphaël Varane, forfait avec les Bleus pour l’Euro 2016, ou encore de Laurent Koscielny lors de la Coupe du Monde 2018.

Durant ce Mondial, le médecin a dû se rendre disponible à tout instant, notamment lors des rencontres : « Lorsqu’un joueur se blesse sur le terrain, et c’est d’autant plus flagrant lors des grandes compétitions, l’arbitre nous fait signe qu’il faut être très rapide. L’échange est, à quelques détails près, toujours le même : le joueur est très souvent suffisamment lucide pour savoir s’il est apte ou non à continuer, surtout lors de matchs décisifs pour lesquels ils sont conscients qu’ils nuiront davantage à l’équipe en jouant amoindris plutôt qu’en se faisant remplacer ».

Aujourd’hui, Franck Le Gall poursuit son travail quotidien à Marseille, et anticipe les prochaines échéances de l’équipe de France. L’Euro 2020 n’est déjà plus si loin, et lui aussi peut rêver d’un doublé...


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