Gaël Clément

Du fossile au vivant

Popularisé par la sortie du film Jurassic Park, le métier de paléontologue et plus généralement la paléontologie trouvent leurs origines en France. Gaël Clément en est un de ses représentants.

Directeur du département scientifique « Origines et évolution » du Muséum national d’Histoire naturelle depuis 2017, le professeur de paléontologie est en charge de l’animation scientifique du Muséum. « Cela passe par cinq missions différentes : la recherche, l’enseignement, la gestion de collections, la diffusion de connaissances et l’expertise ».

Fils d’archéologue, Gaël Clément a « toujours aimé creuser la terre et observer les animaux ». Mais le parcours pour devenir paléontologue étant long et difficile, avec peu de débouchés, il a d’abord emprunté d’autres voies. Après l’obtention de son baccalauréat D en 1987, il décide de refaire une terminale C, puis s’oriente vers des études de pharmacie. Deux ans plus tard, en 1991, il se tourne vers sa première passion en faisant une licence de Biologie générale et géosciences à l’Université d’Angers. Il en garde un très bon souvenir : « Professionnalisme et bienveillance des équipes pédagogiques, découverte des richesses du territoire angevin, environnement de travail sympathique, studieux mais sans pression… cela a formé un tout qui a contribué à une formation professionnelle de qualité. ».

Après son service militaire, Gaël Clément continue de développer ses connaissances en effectuant à l'UA une maîtrise en Sciences de l’environnement. Le savoir-faire et la culture générale ne sont pas les seules choses que l’université lui a apportées. « Les souvenirs professionnels sont très bons, mais les souvenirs personnels le sont encore plus car dans mes promotions se trouvaient non seulement mes - toujours - meilleurs amis, et surtout, ma - toujours - exquise épouse ».

Gaël Clément enchaîne avec un DEA à Dijon et un doctorat de paléontologie des vertébrés à Paris, au Musée national d’Histoire naturelle, pendant lequel il donne en parallèle des cours à l’UA. Il part ensuite 2 ans en Suède, dans l’un des meilleurs laboratoires spécialisés dans la terrestrialisation (« la sortie des eaux ») des vertébrés.

En 2006, après concours, c’est la consécration : il obtient un poste de maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle. Nommé professeur en 2012, il prend la direction du département scientifique « Origines et évolution », cinq ans plus tard.

À la recherche des cœlacanthes

Gaël Clément étudie les fossiles et les environnements des premiers vertébrés terrestres (datés d’environ 360 millions d’années), avec de nombreuses missions de terrain (Russie, Maroc, Belgique, Vietnam, Iran…). Il s’intéresse également aux cœlacanthes actuels, ces poissons « cousins marins les plus proches parents des vertébrés terrestres », qu’on pensait disparus depuis la fin du Crétacé mais qui ont été redécouverts, bien vivants, en 1938.

En 2013, Gaël Clément a monté une expédition avec Laurent Ballesta, un plongeur photographe naturaliste, afin de les observer dans leur milieu naturel sur les côtes de l’Afrique du Sud. Les plongeurs sont descendus à plus de 130 mètres de profondeur pour ramener des images exceptionnelles.

Bien que vivant à Paris, Gaël Clément garde toujours Angers dans son cœur. « Dans toutes les villes qui ont parsemé ma jeunesse, Angers est celle dans laquelle mes racines sont les plus ancrées et quand on me demande d’où je viens, je dis que je suis Angevin ».


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