Elle a la voix puissante et déterminée des professionnels de la plaidoirie. Une voix qu’elle utilise pour convaincre dans les tribunaux, et, pour porter les préoccupations de sa profession. Depuis début 2018 et pour 2 ans, Monika Pasquini est le Bâtonnier de l’Ordre des avocats du barreau d’Angers, fort de 350 inscrits (dont 200 femmes). À ce titre, elle est l’interlocutrice de référence des différentes instances. Avec l’aide des 18 membres du Conseil de l’ordre, elle arbitre les conflits, épaule les confrères en difficulté, s’assure de la formation continue de ses semblables… « Cela occupe beaucoup, mais c’est très riche d’enseignements. Cela permet de prendre de la hauteur, d’avoir une vision d’ensemble de la profession et d’imaginer ce que sera l’avocat de demain ».
En 1989, Monika Pasquini était loin de ces préoccupations. Vivant à Cholet, la lycéenne tentait d’imaginer son propre futur. Médecin ? Juge ? Après avoir validé un bac scientifique, elle opte pour des études de droit à l’Université d’Angers. « Les conditions matérielles n’étaient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Je me souviens d’un amphi où le lierre s’infiltrait entre les lames du parquet… Malgré tout, il y avait des professeurs d’un bon niveau et une bonne ambiance. On est d’ailleurs assez nombreux au sein du barreau à avoir été en même temps à la fac de droit. Ça crée des liens ».
Monika Pasquini obtient un DEUG, puis une licence de Droit privé en 1993. Cette année-là, « j’ai commencé un stage dans un cabinet, chez Maître James, pour voir si le métier d’avocat pouvait m’intéresser ». Ce fut un coup de cœur. « Il avait l’air tellement passionné. Si je ne suis pas devenue juge c’est à cause, ou plutôt grâce à lui ».
Remotivée pour ses études, Monika Pasquini enchaîne avec une maîtrise de Droit des affaires, puis un DEA. Elle suit la formation de l’Institut d’études judiciaires de l'UA et entre à l’école d’avocats de Poitiers en 1996.
Généraliste
Pendant tout ce temps, l’étudiante a poursuivi sa découverte de la profession au sein du cabinet de Me James. Après avoir prêté serment en 1997, elle devient sa collaboratrice. D’abord tournée vers le droit des affaires, elle multiplie les expériences en droit pénal et se transforme peu à peu, à l’image de son mentor, en avocate généraliste. « Une sorte de médecin de famille mais du droit ».
En 2004, elle fonde avec une associée son propre cabinet, et vole de ses propres ailes à partir de 2008.
Entrée au Conseil de l’ordre en 2013, elle est élue par ses confrères « Bâtonnier désigné » en décembre 2016 et se forme pendant un an à ses futures missions aux côtés du Bâtonnier Philippe Héry. Elle lui succède le 1er janvier 2018, devenant ainsi la cinquième femme à occuper la fonction.
Cette élection l’oblige à se mettre en retrait de l’association qu’elle a cofondée en 2016, l’Association judiciaire angevine de défense des droits de l’enfant. Son but : promouvoir la protection de l’enfance, qu’il s’agisse de mineurs délinquants ou de mineurs en danger, en réunissant les professionnels intervenant dans ce domaine (avocats, magistrats, éducateurs, psychologues…) « afin d’échanger, d’organiser des formations communes, créer du lien et des outils d’information utiles à tous ».