Marielle Poupelin

Ambassadrice du cinéma canadien

Cannes, Venise, Toronto… Marielle Poupelin est une habituée des grands festivals cinématographiques. Les acteurs et les réalisateurs surtout font partie de son quotidien depuis plus de 30 ans. « Je ne fais pas ce métier pour les paillettes, mais j’adore parler de contenu, de cinéma ». Son apport intervient en coulisses, du côté des financements, de la coproduction et de la promotion internationale. Elle représente aujourd’hui le Canada au sein d’Eurimages, le fonds européen de soutien à la coproduction cinématographique et travaille avec de nombreux partenaires internationaux pour favoriser la coproduction audiovisuelle avec le Canada.

Flash-back. 1983. Marielle Poupelin obtient un bac B (Économie et social). L’Angevine s’inscrit à l’IUT, puis bifurque au bout d’un an vers la Faculté et une formation en AES, Administration économique et sociale. « J’ai bien aimé mes années à l’université. Ce sont des années où l’on étudie mais aussi où l'on fait des rencontres, on passe du bon temps ».

Quatre ans plus tard, en 1988, la jeune femme sort diplômée de maîtrise. À la suite d’un stage au CDN (maintenant Le Quai) et d’un contact avec le directeur du cinéma Les 400 Coups, elle file à Paris où elle est embauchée par une compagnie de production avec « le défi et la chance de travailler sur l’un des premiers films d’Olivier Assayas ». Malgré « une connivence avec les contenus artistiques en général », « c’était un milieu que je ne connaissais absolument pas ». Pendant 2 ans, elle œuvre aux côtés du producteur franco-portugais Paulo Branco, comme assistante. Son rôle : veiller sur le budget, les contrats des équipes, se charger de toute la partie administrative d’une œuvre en création. « C’est là que ma formation en administration m’a bien servie ».

De l'Anjou au Québec

Le deuxième chapitre s’ouvre dès 1990 à Montréal sur « un choc thermique et culturel ». Exilée pour raisons personnelles, Marielle Poupelin a inscrit dans son carnet quelques contacts à solliciter sur place. Dont une productrice française Isabelle Marchand. « Avec elle, ça a cliqué ». Ensemble, elles travaillent sur des séries documentaires, des fictions, des clips pour Johnny ou Isabelle Boulay… Travailleuse indépendante, Marielle Poupelin enchaînent et les compagnies. « C’est une grosse industrie le cinéma au Canada. Beaucoup de films américains y sont tournés, beaucoup de séries, de films d’animation… »

En 2004, Marielle Poupelin entre au service de Téléfilm Canada - l’équivalent du CNC français - comme analyste financière. Elle intègre le comité chargé de sélectionner les films financés par l’institution. « J’ai eu la chance de rencontrer une grande partie des réalisateurs et scénaristes québécois dont Xavier Dolan, lorsqu’il nous a présenté son premier film J’ai tué ma mère ou Denis Villeneuve pour son film Incendies ».

Après cette expérience, celle qui parle désormais comme une véritable Québécoise est nommée directrice déléguée aux coproductions internationales. Son rôle ? « Gérer l’équipe qui s’assure que toutes les composantes d’un film, d’une émission télé en fiction, documentaire ou animation, structurés en coproduction internationale, respecte les règles administratives du ou des traités en vigueur ». Parallèlement, Marielle Poupelin travaillera avec le gouvernement canadien à l’élaboration d’un nouveau traité, prenant en compte les enjeux du numérique.

Scène internationale

À partir de 2016, elle remplace la directrice de la promotion internationale, assurant la visibilité de la production canadienne sur tous les grands festivals et marchés, la publicité des contenus auprès des financeurs et des prescripteurs.

Nouveau rebondissement en avril 2019 : elle devient la représentante du Canada, seul pays non européen avec l’Argentine à siéger au sein du fonds du Conseil de l’Europe, Eurimages. « Le fonds permet entre autres aux films canadiens d’être financés s’il y a une coproduction avec un pays européen. Cela demande beaucoup de rencontres en amont entre réalisateurs, partenaires et producteurs ». Grâce à elle, de nouveaux films se font. « Je ne fais pas ce travail pour que mon nom apparaisse au générique, mais quand quelquefois il s’y trouve, ça me fait plaisir de constater que mes efforts et mon travail sont reconnus et appréciés ».


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