Directrice développement durable chez Eppc, Manon Capitan intervient sur des projets immobiliers d’envergure.
L’Angevine débute ses études supérieures en 2006 à l’institut supérieur de la santé et des bioproduits d’Angers (Issba), au sein de l’Université d’Angers, en licence technologies et entreprises, innovation et conception. Ses premières années sont consacrées au management de la santé avec pour option la cosmétologie et la santé cosmétique. « J’ai de très bons souvenirs passés à l’Issba. Nous étions une petite promotion et les étudiants étaient soudés. Il y avait une très bonne ambiance. »
De la santé cosmétique à la santé du bâtiment
Les cours enseignés durant ce cursus offrent à Manon Capitan l’opportunité de travailler sur de nombreux projets professionnels : elle découvre alors l’intégration de la notion de développement durable dans l’architecture et de la santé du bâtiment : des normes liées à la biodiversité et aux notions énergétiques. « Le temps passé sur des mises en situation m’a permis de réaxer davantage le domaine vers lequel je souhaitais me tourner. »
Afin de poursuivre son attrait pour le patrimoine et le changement climatique, elle effectue un stage à la Ville de Montréal en 2009. Pendant plusieurs mois, elle s’intéresse à la réutilisation des biogaz formés dans les sous-sols. « Mon stage de 3e année a été révélateur des enjeux environnementaux à l’échelle mondiale, de la nécessaire intégration du développement durable dans la fabrique de la ville et la construction et rénovation des bâtiments, annonce Manon. C’est à cette époque que j’ai pris connaissance du rapport Meadows – The Limits to Growth –, et conscience des enjeux climatiques planétaires, de la finalité des ressources, de l’augmentation des pollutions... »
Investie dans la vie étudiante de son école, Manon participe en parallèle de sa formation à la création d’un réseau entre les différents campus, dont l’Issba, en tant que rédactrice en chef de l’Anemis (Association nationale des étudiants en management et ingénierie de la santé). La bénévole procède, avec les autres membres de l’association, à la structuration de la jeune organisation en constituant notamment son annuaire et en recherchant des partenariats.
Par la suite, elle accentue son implication en devenant chargée de communication. « Il fallait trouver le meilleur support pour convaincre nos interlocuteurs et nos partenaires professionnels de nous faire confiance. »
Une formation professionnalisante
En première année de master Ingénierie de l’environnement et de la santé environnementale, Manon effectue un stage au sein de la multinationale Saint-Gobain avant de poursuivre son parcours en alternance chez Eurosic, une entreprise foncière, acquise par Gecina en 2017. Chargée d’accompagnement sur les démarches de hautes qualités environnementales des bâtiments, l’alternante se forge une vraie expérience dans le milieu professionnel. « Ce sont des moments de vie complémentaires, grâce à la théorie apprise en cours j’ai pu affirmer mes positions sur les sujets climatiques. L’alternance m’a vraiment permis de m’intégrer facilement sur le marché du travail. »
Manon Capitan garde aussi un très bon souvenir de ses cinq années passées à l’UA. « J’ai été très bien encadrée par la direction de l’Issba à l’époque. On m’a accompagnée dans la recherche, l’obtention de mes stages et de mon alternance. »
Un projet d’envergure internationale
Une fois son master en poche, la diplômée est embauchée rapidement à Paris en 2011 comme chargée de projets constructions durables chez ARP Astrance. En 2014, Manon Capitan quitte Paris pour Lyon où elle devient cheffe de projet QEB (qualité environnementale des bâtiments) chez Amstein+Walthert. Pendant sept ans, elle développe l’offre de conseil en qualité environnementale et santé dans le bâtiment pour des entreprises françaises et suisses.
Aujourd’hui, directrice développement durable chez Eppc, elle définit la stratégie, assure sa mise en œuvre et conduit des missions en ingénierie. Depuis avril 2021, l’entreprise œuvre pour un nouveau projet : l’implantation de PariSanté Campus sur le site de l’ancien hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce à Paris. L’établissement ambitionne de structurer et de fédérer une filière internationale en santé numérique, ouverte aux partenariats franciliens, nationaux et internationaux.
Sur de nombreux projets, Manon détermine la réglementation applicable et fixe les objectifs pour que le bâtiment soit aux normes, tant sur les aspects énergétiques que ceux relatifs à la biodiversité ou à la gestion de l’eau. « C’est un métier très pluridisciplinaire. La diversité des acteurs dans le cadre de la création d’un projet est très intéressante : on découvre les enjeux financiers, juridiques, techniques, opérationnels et politiques de chacun. »
NB : La licence technologie et entreprises a disparu. Cependant, les fondements se retrouvent en partie dans le cycle préparatoire et en partie dans la première année du cycle ingénieur de Polytech Angers.