Originaire d’Argenton-Château (Deux-Sèvres), Denis Dupoiron est vite attiré par les métiers du soin, « peut-être parce que ma mère rêvait d’être infirmière ». Il intègre la Faculté de santé d’Angers en 1974 et décroche sa thèse sept années plus tard. « Mes parents étaient très émus, se souvient-il. C’était une excellente formation et j’ai un grand respect pour mes anciens enseignants. »
Après des premières expériences à Niort puis Lyon, Denis Dupoiron revient en Anjou, d’abord à la clinique privée Saint-Joseph d’Angers où il exerce pendant 17 ans au sein du service anesthésie et réanimation, puis à l’ICO depuis 2003. « J’ai été très vite confronté à des patients qui avaient des douleurs chroniques et intenses que je n’imaginais pas. J’ai alors cherché des solutions en lisant beaucoup de publications scientifiques. »
Une première pompe en 2006
La solution imaginée par Denis Dupoiron est une pompe intrathécale. Posée sous l’abdomen du patient et reliée avec un cathéter, elle permet d’administrer un médicament vers la moelle épinière, là où la douleur est la plus forte. Une zone ciblée qui permet ainsi de diminuer la dose de médicaments, et donc les effets secondaires, pour un meilleur confort de vie. « Par comparaison, 1 mg de morphine dans cette pompe est aussi efficace qu’une dose de 300 mg de morphine par voie orale. »
Le docteur reçoit au départ des financements de la Caisse primaire d’assurance maladie et de la Ligue contre le cancer car jusqu’en 2009, les pompes ne sont pas remboursées et coûtent cher : entre 6 000 et 7 000 euros. La première pompe date de 2006 et aujourd’hui, plus de 1 000 ont été posées.
Outre la publication de ses travaux de recherche dans de nombreuses revues, Denis Dupoiron continue de donner des cours et de former, entre autres, les futurs professionnels de l’hôpital Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), qui est le premier centre de lutte contre le cancer en Europe. « Il faut aussi développer davantage de centres experts dans chaque région de France et d’Europe pour que les personnes malades aient accès à ces pompes. »