Arnaud Boiteau

Écuyer du Cadre noir et champion olympique

Médaillé d’or par équipe aux Jeux olympiques en 2004 et écuyer du Cadre noir de Saumur, Arnaud Boiteau flirte avec le plus haut niveau des sports équestres. Aujourd’hui, c’est sur le dos de Quoriano qu’il franchit les obstacles des compétitions internationales de concours complet. Avec lui, il espère à nouveau fouler la piste olympique en 2020 pour représenter la France à Tokyo.

Fils d‘un cavalier de concours complet (discipline mêlant trois épreuves : dressage, cross, saut d’obstacle), il a toujours vécu avec des chevaux chez lui. Pourtant, il ne s’intéresse pas à ce sport jusqu’à l’âge de 15 ans. Sans raison particulière, il va alors passer d’un extrême à l’autre. L’équitation devient une passion, dans laquelle il va rapidement exceller.

La perspective d’une carrière professionnelle commence à le tenter. Grimpant rapidement les marches des podiums, il décide de consacrer sa vie à l’équitation en 1997. Il part se perfectionner en Angleterre auprès d’un maître du concours complet : Andrew Nicholson. De retour en France en 1999, il passe un Brevet d’État d’éducateur sportif de niveau 2. Il tente le concours d’entrée au Cadre noir de Saumur. En septembre 2000, le voici écuyer de la plus grande institution française d’équitation.

Sa carrière de compétiteur prend un tournant décisif lorsqu’il rencontre Expo du Moulin, le cheval le plus marquant de sa vie. Plus rien n’arrête le couple qui s’envole vers les sommets : championnat du Monde, championnat d’Europe, Jeux olympiques… Grâce à leurs performances, ils voyagent à travers le monde, et obtiennent la Légion d’Honneur à l’Élysée des mains de Jacques Chirac. « Expo est plus qu’un cheval pour moi. Il aura changé tant ma vie sportive que ma vie personnelle ».

L’envie de transmettre

Au quotidien, Arnaud Boiteau enseigne l’équitation aux futurs cavaliers professionnels. Son enseignement met à l’honneur la connexion avec l’animal : sans elle, pas de haut niveau « et pas d’équitation correcte tout court ». Le respect de l’intégrité physique et mentale du cheval devrait être la priorité de tout cavalier. « En se préoccupant des besoins de notre monture, on se reconnecte à la nature. Je pense que c’est aujourd’hui nécessaire dans une société où tout devient de plus en plus dématérialisé ».

Si la compétition de haut niveau n’a pas quitté sa vie  – il vise une place dans la délégation française qui représentera la France aux Jeux de Tokyo durant l’été 2020, sa carrière de cavalier s’axe de plus en plus vers la transmission de son expérience. Dans le cadre de son engagement au sein du Cadre noir de Saumur, il a été amené à formaliser ses connaissances équestres. Il a écrit en 2016 un livre, Le cheval de concours complet : éducation et entraînement (éditions Belin). « Plus le temps avance et plus je ressens cette envie de transmettre et de mettre par écrit ce que j’ai appris tout au long de ma carrière ». Son passé d’étudiant se révèle être plus utile que jamais.

Bien loin des terrains de concours, le projet professionnel d’Arnaud Boiteau était de devenir enseignant. Ayant un attrait pour le passé, il choisit de partir en licence d’histoire à l’Université d’Angers. En parallèle de ses compétitions, il réussit à valider sa licence d’histoire en 1998. Il se surprend aujourd’hui à réutiliser dans sa vie professionnelle des fondamentaux acquis à l’UA. « Maintenant que je dois formaliser mon enseignement à travers des livres ou des articles, toute la méthodologie apprise lors de mon passé d’étudiant me sert beaucoup ». 


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