Ouvrier à 20 ans, préfet à 60 ans, enseignant-chercheur et sénateur… le parcours de Christian Gaudin suscite l’étonnement. Alors qu’il n’a pas le baccalauréat, il a su gravir les plus hauts échelons de la recherche scientifique et de la politique.
Après avoir décroché un CAP par l’apprentissage, Christian Gaudin commence à travailler en tant qu’ouvrier ajusteur. Le jeune homme évolue rapidement en agent de maîtrise après avoir été embauché à l’Université d’Angers comme personnel chargé de l’entretien. Déjà passionné par la technologie, il se fascine alors pour le travail des chercheurs. Il n’en fallait pas plus pour le pousser à reprendre ses études.
Christian Gaudin débute un DUT « Adultes » en Génie électrique, option Automatique. Après les 4 années de ce parcours de formation continue proposé par l’Université d’Angers, il obtient son diplôme et devient technicien du supérieur. Mais le marathon des études est loin d’être terminé. Après un long parcours au Conservatoire national des arts et des métiers en cours du soir, il devient ingénieur.
En plus de vouloir apprendre, l’envie de transmettre se fait sentir. Il obtient par concours le Capes et enseigne en lycée technique à Nantes pendant plusieurs années.
Christian Gaudin n’oublie pas pour autant son objectif : revêtir un jour la blouse du chercheur. Il prépare donc un Diplôme d’études approfondies (DEA) en automatique et enchaîne avec une thèse de doctorat en sciences de l’ingénieur. Il quitte le lycée technique pour enseigner à l’École centrale de Nantes et se rapprocher de son laboratoire de recherche. Le sommet est atteint en 1992 quand il obtient sa qualification de maître de conférences en sciences de l’ingénieur.
L’ascension politique
Christian Gaudin s’investit également dans la vie locale. Habitant dans la commune du Fuilet, au cœur des Mauges, il est élu une première fois aux élections municipales de 1983. Après un premier mandat de conseiller, il est devient maire en 1989… et renouvelle son mandat jusqu’en 2002. En parallèle, il est élu conseiller général en 1992, et devient Premier vice-président de l’assemblée départementale peu de temps après. En septembre 2001, nouvelle étape : il entre au Sénat.
Dans ses fonctions de sénateur, Christian Gaudin ne perd pas de vue sa passion pour les sciences. Il participe activement aux projets de lois concernant l’enseignement supérieur et la recherche. Il est nommé à la Commission des finances dont il est le rapporteur spécial du budget de la recherche. Il peut ainsi contrôler la bonne utilisation des moyens alloués à la recherche scientifique.
Vice-président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), il participe à plusieurs expéditions en milieu polaire et représente le Sénat dans diverses Institutions : Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur, Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche, Conseil scientifique de l’Observatoire scientifique et technique, Conseil consultatif des Terres australes et antarctiques françaises (Taaf).
En 2010, pour sa connaissance de la communauté scientifique polaire et australe, il est nommé préfet des Terres australes et antarctiques françaises. Pendant 2 ans, il est ainsi en charge de la mise en place de programmes de recherche sur ces territoires extrêmes.
Cette longue carrière n’a en rien éteint son envie d’engagement et son intérêt pour les sciences. Il est depuis 2019 membre titulaire de l’Académie des sciences d’Outre-Mer. Il est également auditeur de l’Institut des hautes études de développement et d’aménagement du territoire européen (Ihedate) et de l’Institut des hautes études pour la science et la technologie (Ihest).