Jean-Pierre Renou

Animé par la recherche végétale

Jean-Pierre Renou est une personnalité importante dans le domaine de la biotechnologie végétale. Aujourd’hui directeur de recherche à l’Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), il se bat pour assurer la production alimentaire et énergétique tout en préservant l’environnement contre les pesticides.

C’est en 1973, que le natif d’Angers obtient son bac C (anciennement bac scientifique) et s’oriente vers un Deug (diplôme d’études universitaires générales) spécialisation biologie, puis vers une licence et une maîtrise à l’Université d’Angers. « J’ai eu la chance de faire partie de la première promotion de la maîtrise biophysiologie appliquée aux productions végétales. On était seulement huit, se souvient-il. C’était une période intense où nous avions tous envie d’apprendre. »

Le major de promotion devient par la suite professeur certifié de l’enseignement agricole public en biologie végétale et phytotechnie (les sciences et techniques qui étudient la production des plantes cultivées). Durant près de 10 ans, il enseigne dans des lycées agricoles de plusieurs villes de France : au Mans, à Mirecourt et à Fouesnant. « Le contact avec les professionnels et l’encadrement de mes stagiaires m’ont apporté une connaissance du milieu agricole que je n’aurais pas eu si j’avais simplement travaillé dans un laboratoire de recherche. »

Jean-Pierre Renou poursuit ses acquis en obtenant un DESS (diplôme d'études supérieures spécialisées) en 1988 puis un doctorat spécialité biologie cellulaire et moléculaire des plantes à l’UA où il effectue une thèse sur la transgénèse du chrysanthème pour modifier la couleur des fleurs. Un sujet émergeant à l’époque qui le motive à débuter dans la recherche.

Un billet pour les États-Unis

En 1993, il est chargé du programme d’amélioration génétique des Pelargonium – espèce ornementale - au sein de l’Inra (Institut national de la recherche agronomique). En 2000, il passe un concours interne puis est nommé au laboratoire physiologie cellulaire et moléculaire à Jouy-en-Josas. L’occasion pour le chercheur de se rendre à Washington pour travailler au NIH (National Institutes of Health) dans le plus grand site de recherche en santé du monde au sein du laboratoire de Lothar Hennighausen, chercheur en génétique et physiologie. « Il y avait une ambiance de travail fantastique. C’est avec les Américains que j’ai appris à vraiment travailler en équipe, ce qui est étonnant car à priori c’est un pays ayant la réputation d’une forte conception de l’individualisme. »

De retour en France, Jean-Pierre Renou est à la tête d’une équipe en charge de l’analyse du transcriptome d’arabidopsis – espèce végétale modèle – à l’URGV (Unité de recherche en génomique végétale) d’Evry début 2003. Son étude de l’expression des gènes à haut débit est remarquée et reconnue au niveau international pour son apport à la communauté végétaliste. « Avoir fait un passage par la physiologie animale, être revenu dans la physiologie végétale a changé ma vision des choses en m’alertant sur les similitudes et les divergences entre les différents règnes du vivant. Ce qui m’a fait penser que ce qui n’est pas encore connu dans un règne peut quelquefois trouver des débuts de réponses dans l’autre. J’en tire encore des avantages aujourd’hui car je fais constamment le parallèle de ce que j’ai appris dans les deux mondes. »

En 2010, sa carrière va prendre un tout autre tournant. Missionné pour monter la grande unité qu’est l’IRHS (l’institut de recherche en horticulture et semences), il revient alors s’installer à Angers. Il est nommé directeur de l’institut en 2012 et obtient en 2019 la médaille d’or de l’Académie d’agriculture de France. « On a reconnu mon investissement pour ma contribution au développement de la transcriptomique des plantes et pour mes qualités d’enseignant et de chercheur en biotechnologies végétales. »

Aujourd’hui, ce pilier du végétal vient de finir son deuxième mandat et termine sa carrière comme chercheur et directeur de thèse auprès de ses étudiants. Après la découverte d’une nouvelle famille d’hormones végétales, Jean-Pierre Renou cherche maintenant à exploiter ces nouvelles connaissances pour contribuer à la diminution des pesticides pour la défense des plantes. « Je me fais plaisir, je recommence les manipulations comme au début. »

 


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