Clémence Bressin

Elle valorise les déchets textiles

Initiée à la couture par sa grand-mère, Clémence Bressin, originaire de Nueil-sur-Layon, une commune située entre Saumur et Cholet, confectionnait au départ des vêtements pour elle et ses amies. De fil en aiguille, elle s’est penchée sur l’impact environnemental de l’industrie textile et a réalisé qu’il était temps d’agir. 

Alors, en parallèle de ses études à l’Université d’Angers – une licence en sciences et vie de la terre qu’elle décroche en 2022 puis un diplôme universitaire (DU) Entreprendre débuté en septembre 2022 -, la jeune femme travaille sur la création de sa boutique en ligne zéro déchet : Made in Clémence voit ainsi le jour en 2021. « L’idée d’allier la couture à l’écologie m’est venue progressivement : j’ai toujours été curieuse et intéressée par le monde qui m’entoure », se souvient-elle.

Les professionnels en ligne de mire

Aujourd’hui, Clémence valorise des déchets (linge de maison, chutes de textiles, rubans) récupérés dans les ressourceries ou les usines de production de textile françaises. Une aubaine quand on sait que 240 000 tonnes de déchets textiles usagés sont collectés chaque année en France mais seulement 4% sont réutilisés. 

Ces déchets sont triés puis envoyés dans des établissements et service d’aide par le travail (Esat), des entreprises adaptées (EA) ou des centres d’insertion par Pôle emploi (aujourd’hui France Travail), principalement à côté d’Angers mais aussi dans toute la France, pour la coupe et la confection de produits ménagers du quotidien (éponges, pochons, serviettes, bouillottes). « Cette alternative française zéro déchet est aussi l’occasion de mettre en avant un travail de qualité et de permettre l’insertion de personnes en situation de handicap. »

Accompagnée par le dispositif régional Pépite et le pôle insertion du SUIO-IP de l’Université d’Angers, Clemence Bressin a été récompensée par l’Ademe en 2022. « L’université m’a appris à travailler, à toujours essayer de faire mieux pour prendre le temps de bien faire, de s’organiser et de prioriser, détaille celle qui bénéficie du statut national étudiant-entrepreneur. J’ai aussi appris la persévérance et que la réorientation est possible si on en a vraiment l’envie et que l’on se donne les moyens. »

Elle vient de lancer en septembre 2023, le site Tissup, qui accompagne les professionnels dans la valorisation de leurs textiles, et la recherche de goodies écologiques et éthiques. Son ambition : faire du réemploi une norme. En 2024, grâce aux deux marques, l’entreprise souhaite valoriser plus de 1 200 kilos de déchets textiles, et former plus de 100 personnes en situation de handicap.


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