C’est en pratiquant la plongée sous-marine à l’âge de 12 ans que Julie Meilland se fascine pour l’équilibre des océans. Aujourd’hui, elle étudie une partie de ce système en tant que post-doctorante à l’Université de Brême en Allemagne, au centre des sciences marines (Marum).
Portée par sa volonté de devenir scientifique, elle débute par un DUT en génie biologie à Nancy. En 2010, elle valide une licence à l’Université de La Rochelle en biologie et biochimie marine. Elle met ensuite les voiles vers l’Université de Brest pour suivre un master en biologie et chimie marine.
Pour devenir chercheuse, il lui reste une thèse à rédiger. C’est à l’Université d’Angers, au sein du laboratoire LPG-Biaf, spécialiste des foraminifères et des bioindicateurs, qu’elle entre concrètement dans le monde de la recherche. « En plus d’être le seul pôle entièrement spécialisé dans mon domaine, le LPG-Biaf met un point d’honneur à nous pousser vers la vulgarisation de nos résultats. C’est dans ce cadre que j’ai participé en 2015 au concours Ma thèse en 180 secondes et que j’ai été qualifiée au niveau régional ».
De la Norvège à l’Allemagne
Après avoir validé son doctorat en 2015, elle se rend à un congrès aux États-Unis et obtient son premier contrat de post-doctorante à l’Université de Tromsø (Norvège). Elle travaille alors sur le zooplancton en région polaire. Malheureusement, un an plus tard elle n’obtient pas le financement nécessaire à la poursuite de son projet de recherche. Retour en France.
Julie Meilland s’associe alors à deux doctorantes de sa promotion et crée un bureau d’études en 2017 : Oceanzoom.
Quelques mois plus tard, le Marum à Brême lui propose un poste afin d’étudier, en plus du zooplancton en région polaire, le zooplancton en région subtropicale Atlantique.
Régulièrement, elle participe à des expéditions. Fin 2019, elle est partie pendant 2 mois en Antarctique afin d’étudier l’évolution du zooplancton sur 20 ans. Ces expéditions sont comme une piqûre de rappel sur l’importance de ses recherches. « Quand on voit sur des terres inhabitées d’Antarctique des bouts de plastique, on se rend compte de la gravité de la situation ».
Une scientifique engagée
Le soutien de son entourage lui permet de s’immerger pleinement dans ses recherches. « Quand je dois partir plusieurs mois en mer, faire de longues journées de travail ou déménager trois fois dans l’année, ma famille continue de me suivre ». Être une scientifique peut être contraignant mais elle ne troquerait sa blouse blanche pour rien au monde. La liberté dans le choix de ses sujets de recherche et le travail en mer effacent les difficultés du métier.
S’il a fallu prouver sa légitimité et ses compétences dans ce monde masculin, Julie Meilland n’a jamais douté de sa vocation. Passionnée par le milieu marin depuis toujours et encouragée notamment par sa directrice de thèse, Hélène Howa, elle a voulu porter sa pierre à l’édifice dans la protection des océans.
Elle essaie, dans la continuité de son passage à l’Université d’Angers, de vulgariser ses recherches et d’impliquer ses étudiants dans la protection du milieu marin. Sensibiliser les jeunes générations et ouvrir la compréhension de la science au plus grand nombre deviennent essentiels.