Sa soif de découverte l'a emmenée jusqu'au pôle Nord. Susan Gallon est une scientifique spécialisée dans les mammifères marins : elle agit de nos jours pour la protection des aires marines.
C'est durant son premier stage de plongée à Groix, en Bretagne, que l'adolescente de 16 ans se passionne pour la mer et sa faune. Ce monde inconnu interpelle la deux-sévrienne, qui a également la nationalité écossaise, émerveillée par les sensations différentes éprouvées. « Mes sens sont totalement démultipliés lorsque je plonge, je suis dans un autre monde », détaille-t-elle.
En 1999, elle obtient son bac scientifique puis décroche une licence et une maîtrise en biologie et population des écosystèmes à l'Université d'Angers. Lors de cette dernière année, Susan entreprend un projet bibliographique sur les mammifères marins puis se rend en Grande-Bretagne pour un stage de plusieurs semaines afin d’étudier les insectes aquatiques.
Après l’obtention de son diplôme d’études approfondies (DEA) en écophysiologie à l'Université de Strasbourg, elle obtient une bourse à l'Université de Saint-Andrew en Écosse avec l'envie de découvrir la culture de son pays d'origine. La jeune femme y poursuit sa thèse portant sur la stratégie de recherche et d'alimentation du phoque gris. Spécialiste des mammifères marins, elle effectue son premier voyage dans une île sub-antarctique à la fin de sa thèse en 2008 en Géorgie du Sud, à 2 000 kilomètres à l'est d’Ushuaïa. « Découvrir cette vie sauvage au milieu de l’océan austral est l’un de mes plus beaux souvenirs. »
Elle se rend aussi en Tasmanie (Australie) et au Brésil avant de retourner en Écosse pour étudier les éléphants de mer pendant leur saison de reproduction et de mue sur les îles sub-antarctiques. « Partir à l'étranger est une expérience riche en apprentissage, partage et rencontres. » En 2016, elle rejoint l’Agence française pour la biodiversité à Brest dans le but de mettre la science au service de la société. « À ma manière, je voulais me sentir utile et ne plus agir seule. »
C'est en 2019 que Susan Gallon rejoint MedPAN, le réseau de gestionnaires d’aires marines protégées en Méditerranée qui agit dans 21 pays. Sa mission est d'apporter une expertise scientifique. « Cela m'a permis de découvrir la Méditerranée, d’élargir mes connaissances et de découvrir le contexte législatif de ces aires maritimes protégées. »
Direction le pôle Nord
En 2018, Susan Gallon se rend au pôle Nord pour sensibiliser le public sur les conséquences du réchauffement climatique dans la zone arctique. Aux côtés de dix autres femmes du Moyen-Orient et d’Europe, Susan parcourt 80 kilomètres en ski en dix jours sur la banquise fondante. « C'était fascinant de voir les ressources de ces femmes qui n'avaient pas d'expérience dans certains domaines comme le ski : nous étions complémentaires, chacune avec nos compétences différentes. » Ce périple est adapté sous la forme d’un film, Exposure, projeté fin 2022 à La Rochelle. L’occasion pour la chercheuse de témoigner de son expérience dans les écoles et de continuer sa mission de vulgarisation de la science. « Il faut réveiller les rêves des enfants et les rendre optimistes. »
