Chimiste de formation, Sandra Thétas a repris des études pour créer son entreprise. Au sein de Müe – L’atelier du savon, elle fabrique et vend des savons artisanaux.
Née à Angers, Sandra Thétas décroche un bac scientifique puis un DUT de chimie à l’Université du Mans. Elle travaille par la suite pendant 18 ans pour un laboratoire pharmaceutique avant de connaître un licenciement économique en juin 2018. Alors celle qui, petite, se rêvait pharmacienne, repart de l’avant. Après un premier stage à l’Institut supérieur international du parfum, de la cosmétique et de l’aromatique alimentaire (ISIPCA) puis une formation à l’Université européenne des saveurs et senteurs (UESS) pour apprendre le métier de la savonnerie artisanale, Sandra Thétas est de retour sur les bancs de l’université.
À 40 ans, elle intègre la formation ingénieur en 4e année spécialité Génie biologique et santé (GBS) de Polytech Angers en septembre 2018, grâce à la validation des acquis professionnels et personnels (VAPP). « Reprendre des études demande de l’organisation puisque je suis maman de deux filles mais j’ai bien été accueillie et intégrée. La formation m’a permis de redécouvrir le management de projets dans l’industrie pharmaceutique, cosmétique et alimentaire. »
Sandra Thétas bénéficie alors du statut étudiante-entrepreneure : accompagnée par le dispositif Pépite, elle planche déjà sur la création de son entreprise. Une suite logique pour celle qui a « toujours eu la curiosité de fabriquer des savons et de proposer des produits de qualité aux consommateurs. »
Lancement dans le grand bain
Une fois le diplôme en poche, elle organise une campagne de financement participatif pour se faire connaître et crée officiellement son entreprise en novembre 2020 : Müe. Elle installe son laboratoire dans une ancienne laverie du quartier de la Doutre à Angers.
La marque compte une gamme de sept savons fabriqués selon la méthode de saponification à froid. « C’est un procédé artisanal qui permet d’une part, de choisir les huiles qui vont être ensuite transformées en savon et en même temps, d’obtenir des savons surgras et riches en glycérine, que l’on ne retrouve pas dans le secteur industriel. Les matières premières sont sélectionnées selon une démarche éco-responsable qui vise à travailler avec des professionnel∙les du territoire, tout en réduisant mon empreinte carbone, détaille la cheffe d’entreprise, qui a reçu les labels Produit en Anjou et Slow Cosmétique. L’objectif est désormais de diversifier mes produits et d’étendre à une gamme de cosmétiques solides. »